Le 9 octobre 2017, le gouvernement hongrois a adressé une consultation aux huit millions d’électeurs hongrois afin de solliciter leur opinion sur ce qu’il appelle le « Plan Soros ». Cette consultation contient des affirmations fausses et mensongères qui trompent délibérément les Hongrois sur le point de vue de George Soros sur les migrants et les réfugiés. Les responsables du gouvernement prétendent également que George Soros exerce un certain contrôle sur les processus de décision de l’Union européenne. Or, les décisions relatives à la crise des migrants sont prises par les institutions européennes et les États membres, dont la Hongrie fait partie.

Face à la situation désastreuse des systèmes de santé et d’éducation et à la montée de la corruption dans le pays, le gouvernement hongrois cherche à distraire ses concitoyens en inventant un ennemi extérieur. Il a choisi George Soros et déclenché une vaste campagne médiatique contre lui, qui coûte 10 millions d’euros aux contribuables, attise les sentiments antimusulmans et reprend la rhétorique antisémite des années 1930. Cette consultation nationale s’inscrit dans le cadre des actions de propagande entreprises depuis mai 2015, qui ont déjà donné lieu au référendum diabolisant les migrants et les réfugiés en 2016 et à la consultation « Stop Bruxelles » au printemps dernier.

George Soros a fait des dons à la Hongrie dès les années 1980 et y a créé une fondation en 1984. L’aide qu’il a depuis apportée à la population s’élève à près de 350 millions d’euros, sous forme de bourses d’études, de dons aux services de santé et d’actions humanitaires, dont 1 million d’euros qui ont été consacrés à la reconstruction après la catastrophe provoquée par la coulée de boue rouge en 2010. Il finance également les actions qui sont actuellement menées en faveur des enfants souffrant de difficultés d’apprentissage, pour aider les sans-abri et élargir le réseau des transports en commun aux zones rurales.

Citoyen engagé, George Soros publie régulièrement des tribunes dans les journaux du monde entier pour exprimer son opinion et proposer des approches politiques sur différents sujets, et notamment sur la crise migratoire. Chacun peut consulter ces articles sur son site web, www.GeorgeSoros.com.

Affirmation n°1 de la consultation nationale :

George Soros veut que Bruxelles installe au moins un million de migrants par an dans les pays de l’Union européenne, y compris en Hongrie.

FAUX

Dans une tribune de 2015, George Soros a déclaré qu’en raison de la guerre en Syrie, l’Union européenne devrait « accepter au moins un million de demandeurs d’asile par an dans un avenir proche et que cette charge devait être répartie équitablement » (Rebuilding the Asylum System, Project Syndicate, 26 septembre 2015). Un an plus tard, dans un contexte qui avait évolué, il a suggéré que l’Union européenne devrait « s’engager à accueillir ne serait-ce que 300 000 réfugiés par an » (Saving Refugees to Save Europe, Project Syndicate, 12 septembre 2016).

Affirmation n°2 de la consultation nationale :

En concertation avec les autorités de Bruxelles, George Soros prévoit de démanteler les frontières des membres de l’UE, dont la Hongrie, pour les ouvrir aux migrants.

FAUX

George Soros a clairement affirmé que « l’UE doit reprendre le contrôle de ses frontières ». Il estime que « l’UE doit mettre en place des dispositifs communs pour protéger ses frontières, définir les demandes d’asile et permettre l’installation des réfugiés ». (Saving Refugees to Save Europe, Project Syndicate, 12 septembre 2016).

Affirmation n°3 de la consultation nationale :

L’un des éléments du Plan Soros est de demander à Bruxelles de revoir la répartition des migrants qui se sont installés massivement en Europe occidentale en mettant l’accent sur les pays d’Europe de l’Est. La Hongrie doit également y participer.

FAUX

Dans sa déclaration la plus récente sur la crise des réfugiés, George Soros s’est dit « en faveur de l’instauration d’un mécanisme d’observation volontaire encadrant l’installation des réfugiés ». Il a clairement indiqué que « l’UE ne peut contraindre les États membres à accueillir les réfugiés qu’ils ne veulent pas, ni les réfugiés à aller là où ils ne sont pas les bienvenus ». (Saving Refugees to Save Europe, Project Syndicate, 12 septembre 2016).

Affirmation n°4 de la consultation nationale :

D’après le Plan Soros, Bruxelles forcera tous les États membres de l’UE, dont la Hongrie, à verser aux migrants une aide sociale de 9 millions de forints (28 000 euros).

FAUX

George Soros n’a pas dit que la Hongrie serait contrainte de verser aux migrants une aide sociale de 9 millions de forints. Il a déclaré « il est indispensable de prévoir un financement adapté. L’UE devrait verser 15 000 euros à chaque demandeur d’asile les deux premières années de son arrivée, pour l’aider à couvrir les frais d’hébergement, de santé et d’éducation, et pour inciter davantage les États membres à accueillir des réfugiés ». (Rebuilding the Asylum System, Project Syndicate, 26 septembre 2015). Il est évident que cette somme prendrait la forme d’une subvention versée par l’UE à la Hongrie notamment. L’an dernier, George Soros a annoncé qu’il participerait à cet effort financier en déloquant 430 millions d’euros sur sa fortune personnelle « pour financer des investissements répondant spécifiquement aux besoins des migrants, des réfugiés et des communautés les accueillant ». (Why I’m Investing $500 Million in Migrants, The Wall Street Journal, 20 septembre 2016).

Affirmation n°5 de la consultation nationale :

George Soros a également pour objectif de faire en sorte que les migrants soient condamnés moins sévèrement s’ils commettent des délits.

FAUX

George Soros n’a jamais fait de déclaration en ce sens. C’est un mensonge.

Affirmation n°6 de la consultation nationale :

Le Plan Soros vise à reléguer à l’arrière-plan les langues et cultures européennes pour accélérer l’intégration des migrants clandestins.

FAUX

George Soros n’a jamais fait de déclaration en ce sens. C’est un mensonge.

Affirmation n°7 de la consultation nationale :

Le Plan Soros Plan prévoit également de déclencher des attaques politiques contre les pays qui refusent l’immigration et de les punir sévèrement.

FAUX

George Soros n’a jamais fait de déclaration en ce sens. C’est un mensonge.